Les patients atteints de maladies chroniques, a fortiori de maladies auto-immunes et/ou systémiques rares associées à une incertitude diagnostique importante, ont une représentation de leur maladie et un vécu de leur hospitalisation parfois prolongé(e) qui peuvent être traumatiques et anxiogènes.

Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’impact d’une intervention non médicamenteuse d’hypnose médicale dans la réduction de l’état de stress et l’amélioration du vécu des patients hospitalisés dans un Service de médecine interne.

Nous avons mené une étude prospective sur 24 patients hospitalisés dans le Service de médecine interne du CHU de Lille en 2023. Douze patients ont bénéficié d’une intervention non médicamenteuse d’hypnose médicale dite du « lieu de sécurité » (groupe cas) et ont été comparés à 12 patients n’en ayant pas bénéficié (groupe témoin). Le stress était évalué par le questionnaire STAI et le vécu de l’hospitalisation par un questionnaire de satisfaction.

Les 24 patients dont 13 femmes avaient un âge moyen de 55±17 ans à l’inclusion. À l’entrée en hospitalisation, la médiane de l’état de stress (STAI-ETAT) entre les deux groupes était de 43,5 (38,0 ; 56,6) dans le groupe cas versus 42,0 (37,0 ; 48,5) dans le groupe témoin (p=0,45). Dans le groupe cas, le questionnaire STAI-ETAT réalisé immédiatement après la séance d’hypnose était significativement plus bas en médiane par rapport à celui du début d’hospitalisation (30,0 [25,5 ; 36,5] vs 43,5 [38,0 ; 56,5] p=0,003) témoignant d’une réduction significative du stress. À la fin de l’hospitalisation, on observait également une persistance significative de la réduction significative en médiane entre les cas et les témoins (29,5 [26,5 ; 35,0] pour les cas vs 41,5 [33,5 ; 45,5] pour les témoins p=0,002). Le vécu de l’hospitalisation était meilleur dans le groupe cas (médiane 5,0 [4,5 ; 5,0] vs 4,0 [4,0 ; 4,5], p=0,016).

Cette étude suggère que l’hypnose médicale est une intervention non médicamenteuse d’accompagnement prometteuse dans la réduction du stress ressenti et dans l’amélioration du vécu de cette dernière chez des patients hospitalisés dans un Service de médecine interne.

Patients with chronic illnesses, especially rare autoimmune and/or systemic diseases associated with significant diagnostic uncertainty, have a representation of their illness and a sometimes prolonged hospitalization experience that can be traumatic and anxiety-provoking.

The aim of this study was to evaluate the impact of a non-medicinal medical hypnosis intervention in reducing the stress state and improving the experience of patients hospitalized in an internal medicine department.

We conducted a prospective study of 24 patients hospitalized in the Internal Medicine Department of Lille University Hospital in 2023. Twelve patients received a non-drug medical hypnosis intervention known as the “place of safety” (case group) and were compared with 12 patients who did not (control group). Stress was assessed by the STAI questionnaire and hospitalization experience by a satisfaction questionnaire.

The 24 patients, 13 of whom were women, had a mean age of 55±17 years at inclusion. On admission to hospital, the median STAI-ETAT between the two groups was 43.5 (38.0; 56.6) in the case group versus 42.0 (37.0; 48.5) in the control group (P=0.45). In the case group, the median STAI-ETAT questionnaire taken immediately after the hypnosis session was significantly lower than at the start of hospitalization (30.0 [25.5; 36.5] vs. 43.5 [38.0; 56.5] P=0.003), indicating a significant reduction in stress. At the end of hospitalization, there was also a significant persistence of the median significant reduction between cases and controls (29.5 [26.5; 35.0] for cases vs. 41.5 [33.5; 45.5] for controls P=0.002). Experience of hospitalization was better in the case group (median 5.0 [4.5; 5.0] vs. 4.0 [4.0; 4.5], P=0.016).

This study suggests that medical hypnosis is a promising non-medicinal supportive intervention for reducing perceived stress and improving the experience of stress in patients hospitalized on an internal medicine ward.